Le carré d’as prêt à en découdre

Analyst - Conference Championships Leg 1 Preview

Ça y est, le carré d’as va en découdre ! Après la pause internationale, les quatre derniers prétendants à la Coupe MLS 2016 sont prêt à disputer le match aller des finales de conférence, ce mardi soir. Le conte de fées de Montréal se poursuivra-t-il face à Toronto ? Sans Howard, Colorado pourra-t-il tenir le coup à Seattle ?


Le coup d’envoi de cette folle soirée sera donné à 20h00 (heure de Montréal / New York) sur les bords du Saint-Laurent, avec le duel Montréal - Toronto (direct RDS, TSN 1/3, ESPN, Eurosport). Si la rivalité entre les deux clubs est encore trop jeune pour qu’on puisse parler de classique, elle a néanmoins déjà offert quelques superbes passes d’armes. Y en aura-t-il une de plus ce soir ? Au Québec, les attentes sont énormes et le fait d’avoir déplacé le match du stade Saputo au Stade olympique pour en faire un évènement hors du commun y contribue.


La première vérité sera évidemment celle du terrain. Depuis le début de la phase finale, nous avons assisté à pas mal de surprises, puisque trois des quatre premières têtes de série ont été éliminées. « Le statut de favori n’existera plus une fois le coup d’envoi donné », insiste Greg Vanney, entraîneur de Toronto qui sait néanmoins que ses hommes ont les faveurs des pronostics après avoir administré une dérouillée à New York City. Les circonstances seront toutefois différentes : pas question de soirée portes ouvertes chez l’adversaire, mais bien d’un verrou huilé auquel il faudra s’adapter.


Deux hommes attireront particulièrement l’attention, et les observateurs neutres parlent du duel à distance entre Piatti et Giovinco. Dans les rangs des deux clubs, les discours ne sont toutefois pas du même ordre. À Montréal, on parle beaucoup moins de l’adversaire. Alors qu’à Toronto, on évoque publiquement le plan anti-Piatti. Vanney ne s’est d’ailleurs pas privé de décortiquer publiquement les forces de l’Argentin, pour expliquer qu’il était encore plus fort sans le ballon que balle au pied.


Si vous consultez les médias québécois, vous aurez au moins entendu autant parler du stade (ce récit de 40 ans d’histoire du soccer dans l’enceinte est toutefois exclusif à MLSsoccer.com) que de l’équipe. Notamment des billets vendus (ça y est, le dernier a été écoulé ce matin) et de la surface synthétique, que les Montréalais disent à leur avantage. Les Torontois affirment ne pas en avoir peur, mais sont conscients qu’ils peuvent s’attendre à tout et n’importe quoi.


Un ballon qui bondit beaucoup favorise souvent un match qui part dans tous les sens, avec davantage de duels que de construction. Risque-t-on le combat de rue ? Montréal aura de toute façon à cœur d’empêcher les combinaisons torontoises pour couper l’approvisionnement vers Giovinco – un plan similaire à celui contre New York au stade Saputo, qui avait réduit Bradley Wright-Phillips à la panne sèche – et, offensivement, tentera de percer plein axe, droit au but. Bien malin celui qui pourra prédire l’issue des débats.


A priori, Seattle - Colorado (direct RDS2, TSN 1/3, FS1) est moins indécis. Même s’il a terminé la saison régulière devant son adversaire, Colorado n’a plus rien de cet avantage et encore moins du rôle de favori. Depuis la blessure de Tim Howard, sa cote a encore été revue à la hausse. Le gardien remplaçant Zac MacMath aura une grosse pression sur les épaules et devra se montrer à la hauteur de l’international américain.


L’impression de déséquilibre est aussi exacerbée par le style de jeu des deux formations : l’attaque à tout-va de Seattle face à la solidité défensive de Colorado. D’ailleurs, Brad Evans ne cache pas que trouver le moyen de marquer a été au centre du travail hebdomadaire de son équipe. Nul doute qu’elle voudra poser le jeu, enfoncer son adversaire et centrer tant et plus. Elle non plus n’a pas été épargnée par les blessures. Mais la trêve internationale a permis de guérir tous les petits bobos, hormis ceux de Morris, toujours incertain à quelques heures du coup d’envoi. N’oublions pas non plus l’absence de Dempsey, hors-circuit depuis qu’il a reçu un diagnostic d’arythmie cardiaque.


Si la plupart des pronostics pointent dans la même direction, à Seattle, on ne tombe pas dans le piège. Louant son adversaire, l’entraîneur Brian Schmetzer a insisté sur l’importance de ne sous-estimer personne. Il sait que cette saison, Colorado a été privé de joueurs importants à plusieurs reprises, ce qui ne l’a pas empêché de rester régulier. Il dispose d’un effectif complet, parfaitement bâti pour cette saison. Colorado ne semblait nulle part il y a un peu plus d’un an. Seattle était dans le même cas… l’été dernier. Très loin de son rang habituel, l’équipe a remonté la pente de façon tellement spectaculaire qu’elle a peut-être aujourd’hui la meilleure chance de son histoire de remporter la Coupe MLS. Le vent tourne vite, très vite…