Ce vendredi soir, les États-Unis et le Canada s’affrontent en match amical à Carson (22h15 HE / FS1, TSN, RDS2). Une rencontre qui sert de préparation à la suite des éliminatoires de la Coupe du monde 2018, qui reprendront fin mars, mais qui met surtout fin au traditionnel stage de janvier des deux équipes. Un stage pas comme les autres.
Vous nâ€™Ăªtes pas sans ignorer que le calendrier de la plupart des grands championnats suit celui de l’annĂ©e scolaire. Hormis en Angleterre, il y a une petite pause durant les FĂªtes, mais les congĂ©s sont très brefs et les joueurs regagnent rapidement leur club pour prĂ©parer la deuxième moitiĂ© de la saison. Quelques autres, comme la MLS mais aussi dans certains pays scandinaves, se dĂ©roulent sur l’annĂ©e civile et connaissent une longue trĂªve hivernale entre les deux saisons.
En MLS, surtout avant l’allongement du calendrier, et dans nos divisions infĂ©rieures, ces grandes vacances imposĂ©es durent longtemps pour des sportifs qui doivent bien s’entretenir pour rapidement retrouver la forme Ă la reprise. Les aider Ă y parvenir et surtout rĂ©unir les meilleurs d’entre eux qui jouent dans des championnats dits « estivaux » : voilĂ l’utilitĂ© de ce stage de janvier, qui permet aussi de voir Ă l’œuvre de nombreux aspirants Ă l’équipe nationale qui ne seraient jamais sĂ©lectionnĂ©s en cas de prĂ©sence de tous les cadres. Ainsi, ce mois-ci, cĂ´tĂ© amĂ©ricain, Kellyn Acosta, Ethan Finlay, Tony Tchani et Jerome Kiesewetter ont fĂªtĂ© leur première sĂ©lection plus tĂ´t dans le mois, alors que des joueurs comme Eric Miller ont Ă©galement Ă©tĂ© convoquĂ©s.
Il en va de mĂªme au Canada oĂ¹ ce stage de dĂ©but d’annĂ©e est d’autant plus utile que les internationaux canadiens bougent beaucoup et se produisent dans des championnats tellement divers qu’il n’est pas toujours facile de les comparer. En outre, de nombreux Ă©lĂ©ments Ă©voluant au pays ou aux États-Unis y ont reçu une chance de se montrer Ă ce niveau.
Certaines annĂ©es plus que d’autres, ils ont eu la compagnie de Canadiens Ă©voluant dans des clubs europĂ©ens. En 2011, Stephen Hart avait convoquĂ© des joueurs aux portes de l’équipe nationale lors d’un stage de janvier particulièrement prolifique pour eux. Ainsi, David Edgar (qui jouait en Angleterre), Milan Borjan (en Serbie) et Tosaint Ricketts (en Roumanie) ont tous fĂªtĂ© leur première sĂ©lection Ă cette occasion, alors que Pedro Pacheco (jouant au Portugal) en Ă©tait Ă sa deuxième. Par la suite, ces quatre joueurs ont Ă©tĂ© appelĂ©s rĂ©gulièrement.
Deux ans plus tard, le topo était similaire, mais cette fois, avec de jeunes joueurs évoluant dans des clubs de nos contrées. Ainsi, Ashton Morgan (3e sélection), Russel Teibert et Doneil Henry (2e pour chacun d’entre eux) ont eu l’occasion de se mettre en valeur aux yeux de Colin Miller, intérimaire en charge de préparer la relève après l’élimination de la course à la Coupe du monde 2014. Lors de ce stage de janvier 2013, il a aussi permis à Kyle Bekker, alors inconnu du grand public, de célébrer sa première sélection.
Quelques autres joueurs toujours actifs aujourd’hui ont Ă©galement eu l’occasion de se rĂ©vĂ©ler ou de confirmer leur talent lors d’un stage de dĂ©but d’annĂ©e. Notons, entre autres, Dejan Jakovic, qui a portĂ© le maillot de l’équipe nationale pour la première fois en 2008, mais aussi des joueurs dĂ©jĂ sĂ©lectionnĂ©s une ou deux fois auparavant qui ont profitĂ© de l’occasion pour entrer pour de bon dans le giron de l’équipe, comme Patrice Bernier en 2004 et Will Johnson en 2006. FrĂ©quemment appelĂ©s ces derniers temps mĂªme si moins Ă©tablis, Randy Edwini-Bonsu et Nana Attakora ont pour leur part fĂªtĂ© leur première sĂ©lection lors du stage hivernal de 2010.
Certains ont profitĂ© de ce stage pour se forger une place dans l'Ă©quipe, mĂªme si ce ne fut pas forcĂ©ment pour une longue pĂ©riode. On pense notamment Ă Adrian Cann en 2008. Cas particulier, celui d’Adrian Serioux qui, en 2005, n’en Ă©tait qu’à sa troisième sĂ©lection lors du match amical de dĂ©but fĂ©vrier, mais s’était dĂ©jĂ Ă©tabli comme titulaire lorsque le groupe Ă©tait au complet. Et puis, il y a la promotion 2004 : Frank Yallop avait alors permis Ă Josh Simpson (encore aux Ă©tudes), Gabriel Gervais, Adam Braz et Greg Sutton (tous trois MontrĂ©al) de fĂªter leur première sĂ©lection. Un an et demi plus tard, ils Ă©taient tous Ă la Gold Cup dans un effectif Ă forte saveur montrĂ©alaise.
D’autres joueurs peuvent bénir ce stage hivernal, sans lequel ils n’auraient jamais porté le maillot de l’équipe nationale A. Parmi ceux qui ont obtenu leur seule cape à cette occasion, notons David Fronimadis, Tyler Rosenlund, Philippe Davies et David Monsalve. Evan James en a eu deux en 2013 car cette année-là , le Canada a joué deux fois en quelques jours. Stephen Ademolu, Antonio Ribeiro, Charles Gbeke et Chris Williams font quant à eux partie des joueurs ayant reçu une ou plusieurs fois la chance de se lancer ou de se relancer en janvier, mais leur carrière en équipe nationale n’a jamais réellement décollé.
Ce n’est Ă©videmment pas sur les traces de ces derniers mais davantage sur celles de ceux citĂ©s prĂ©cĂ©demment que souhaitent marcher Maxim Tissot, Majrekar James et Chris Mannella, qui ont tous trois cĂ©lĂ©brĂ© leur première sĂ©lection Ă l’issue du stage de l’an dernier Ă la mĂªme Ă©poque, ainsi que les joueurs que nous dĂ©couvrirons ce soir face aux États-Unis.