La MLS, terre de grands duels de buteurs

David Villa - New York City FC - iconic midair side-volley, wider cut

David Villa ou Bradley Wright-Phillips ? Bradley Wright-Phillips ou David Villa ? La lutte pour la première place du classement des buteurs est on ne peut plus serrée, les deux joueurs ayant marqué chacun 21 buts, loin devant leurs premiers poursuivants, Dom Dwyer et Sebastian Giovinco, qui en ont inscrit 16. Ce duel entre joueurs des deux clubs de New York s’inscrit dans la lignée d’un classement des buteurs historiquement serré en MLS. Retour sur quelques luttes épiques pour un « Soulier d’or Â» dont l’attribution est actée, aussi paradoxal que cela puisse paraître, dès la fin de la saison régulière.


2015 : Sebastian Giovinco et Kei Kamara

Il ne faut pas remonter bien loin pour trouver deux joueurs ayant terminé à égalité, puisque ce fut le cas la saison dernière. Et leurs buts étaient le fruit d’autres réjouissances. Développant un jeu aussi bien réglé qu’une fusée au décollage, Columbus avait fait de Kamara son ultime étage, et il transperçait les étoiles. L’international Sierra Léonais a inscrit 22 buts, tout comme Giovinco dont la première saison en MLS fut étincelante, à la finition mais aussi à la distribution. Le format de poche de Toronto a ainsi remporté le Soulier d’or grâce à sa première place au classement des passes décisives (16), critère de départage. Durant la phase finale, Kamara a marqué 4 buts, Giovinco aucun. L’attaquant des Noir et Or était donc le meilleur buteur sur l’ensemble de la saison.


2013 : Camilo, Marco Di Vaio, Mike Magee

Cette année-là, trois joueurs ont lutté jusqu’au bout pour une seule place. Avec 22 réalisations, Camilo s’est finalement imposé méritoirement. Sans rien enlever aux qualités des deux autres, le joueur de Vancouver a été un top buts à lui tout seul : efforts personnels, coups francs, tirs de loin et reprises acrobatiques (dont le superbe but de l’année) nous ont régalés de diverses manières. Magee, son dauphin, a marqué les premiers de ses 20 buts pour le LA Galaxy avant de prendre la direction de Chicago dont il a redressé la saison à lui tout seul, ce qui lui a valu d’être élu Joueur de l’année. Di Vaio, lui, a marqué 21 fois, et est le seul des trois à ne jamais l’avoir fait sur penalty. Sa spécialité ? Parachever les accélérations et les contre-attaques de Montréal, dont il était la principale arme offensive. Aucun d'entre eux n’a marqué durant la phase finale (seul Montréal était qualifié).


1999 : Jason Kreis, Roy Lassiter, Stern John

L’autre lutte à trois mémorable date de la fin du dernier millénaire. Avant de revêtir le costume d’entraîneur, Kreis était un buteur redoutable. En 1999, il est entré dans l’histoire de la MLS en devenant le premier joueur à atteindre les 15 buts et les 15 passes décisives durant la saison régulière. C’est ce qui lui a permis de remporter le Soulier d’or (calcul qui, à l’époque, combinait les buts et les passes décisives) puisque, comme lui, ses deux concurrents avaient également trouvé le fond des filets à 18 reprises. Cette année-là, Kreis, qui défendait les couleurs de Dallas, est devenu le premier joueur né aux États-Unis à être élu Joueur de l’année. Il avait pourtant fort à faire face à, d’un côté, Lassiter, déjà auteur de 18 buts l’année précédente, meilleur buteur en 1996 lors de la saison inaugurale de la MLS et à la tête de la puissante attaque de Dallas, et de l’autre, John, qui a poursuivi sur l’élan de son titre de meilleur buteur 1998 avec Columbus. Les trois joueurs font partie des buteurs emblématiques de la MLS, et tant Kreis que Lassiter sont encore dans le top 10 de l’histoire de la compétition. En 1999, John a marqué 5 buts en phase finale, Lassiter 3 et Kreis 1.


2002 et 2003 : Carlos Ruiz et Taylor Twellman

Si vous vous demandez qui est le « vieil attaquant Â» qui a signé cet été à Dallas, eh oui, c’est lui, le même Carlos Ruiz qui a terrorisé les défenses de MLS au début de la dernière décennie. Arrivé en droite ligne de Municipal dans son Guatemala natal, il s’est immédiatement adapté à notre championnat pour inscrire 24 buts sous le maillot du LA Galaxy lors de la saison régulière… et 8 lors de la phase finale ! Twellman aussi effectuait ses débuts en MLS : arrivé à New England après deux saisons dans l’équipe réserve du 1860 Munich, il a rapidement montré ses talents de buteur redoutable avec 23 buts en saison régulière (et 2 en phase finale). Il a néanmoins reçu le Soulier d’or, à l’époque un classement combiné du nombre de buts et de passes décisives. Fait rarissime dans notre championnat, les deux attaquants se sont à nouveau livré une chaude lutte la saison suivante pour la tête du classement des buteurs. De quoi rendre ça encore plus passionnant. Il fut cette année-là impossible de les départager au cours de la saison régulière : 15 buts chacun, mais ils se sont fait coiffer par Preki au classement alors particulier du Soulier d’or. Ruiz a marqué deux fois lors de la phase finale, le club de Twellman ne s’était pas qualifié. Twellman a enfin été sacré seul meilleur buteur en 2005, suite à un autre beau duel, avec Jaime Moreno cette fois.


2010 et 2011 : Wondo contre le monde

Chris Wondolowski est le seul joueur de MLS à avoir inscrit le plus grand nombre de buts lors de la saison régulière trois années de suite (chaque fois sous le maillot de San José). Ce qui ne lui a pourtant pas permis de remporter le Soulier d’or trois fois consécutives. Avant 2012, où il fut hors-concours avec ses 27 buts, il a été au milieu de deux chaudes luttes. En 2010, il a remporté la première : ses 18 réalisations lui ont permis de devancer Edson Buddle (17). En phase finale, Wondo a marqué un but, pour deux au joueur du LA Galaxy. La saison suivante, Dwayne De Rosario lui a mené la vie dure et l’a devancé sur le fil, au nombre de passes décisives. Dans des circonstances pour le moins particulières, puisque l’international canadien a quitté Toronto pour New York en tout début de saison avant de prendre fin juin la direction de DC United, où il a marqué 13 de ses 16 buts. Le même total que Wondolowski, mais De Rosario avait aussi offert 12 passes décisives, contre 7 à son concurrent. Leurs clubs respectifs ne se sont pas qualifiés pour la phase finale cette saison-là.