Un premier exploit, mais le plus dur reste à faire

Un premier exploit, mais le plus dur reste à faire -

Montréal a réalisé un exploit ce mercredi soir au stade Azteca en tenant l’America Mexico en échec 1-1 lors du match aller de la finale de la Ligue des champions. Suspense, but surprise en début de rencontre, grosse pression, polémiques d’arbitrage et même plus : tous les ingrédients ont été rassemblés pour rendre la soirée mythique.


Alors qu’on s’attendait à un début en trombe de l’équipe locale, on a rapidement compris que malgré la confiance qui l’habitait, elle respectait son adversaire. Et après un quart d’heure, elle s’est fait surprendre par un but de Piatti, parachèvement d’un beau travail collectif dans lequel Ciman, Camara, Oduro et Duka ont également été impliqués. Par la suite, il a fallu défendre, beaucoup défendre, et les arrières se sont particulièrement illustrés comme en témoigne ce bulletin de notes individuelles.


Car l’ouverture du score a bien entendu réveillé les joueurs de l’America, qui, dès lors, ont poussé 75 minutes durant. Les attaques s’enchaînaient comme des vagues incessantes, mais tantôt la défense, tantôt le gardien, tantôt la maladresse locale, tantôt la chance permettaient à l’Impact de conserver son avance. Jusqu’à ce que la tête de Peralata ne prolonge au fond des filets un coup franc à l’avant-dernière minute du temps réglementaire. Une égalisation qui n’était pas volée, au vu du bombardement en règle subi par l’Impact durant 90 minutes : 25 tirs à 3 et 16 corners à 2, ce sont des chiffres qui en disent long.


C’était, à vrai dire, le deuxième but de la soirée inscrit par l’équipe locale, mais celui d’Arroyo en première mi-temps avait été annulé pour un hors-jeu très limite. Les deux équipes ont eu droit à leur polémique puisque juste avant la pause, alors qu’il s’apprêtait à tenter de dribbler le gardien Munoz sorti à sa rencontre, Oduro s’est fait retenir par le maillot par Martinez. Tout Montréal souhaitait l’exclusion du fautif, mais l’arbitre n’a pas jugé l’occasion de but assez manifeste et s’est contenté de lui donner un carton jaune.


Ce n’est pas le seul bristol jaune controversé de la soirée, puisque en toute fin de rencontre, Evan Bush a gardé le ballon en mains pour empêcher un adversaire de s’en emparer, avant de le dégager sur Paul Aguilar. Cela a quelque peu échappé aux caméras, mais les journalistes sur place ont vu la sanction infligée par l’arbitre, qui ne susciterait pas autant de réactions si elle ne provoquait pas la suspension du gardien montréalais pour le match retour. Son second, Eric Kronberg, ne peut pas jouer en Ligue des champions avec Montréal car il y a déjà pris part avec Kansas City. Le club fait donc face à un casse-tête monumental, et a décidé d’essayer de faire annuler le carton jaune.


À la sortie des vestiaires, les décisions arbitrales étaient au cœur des réactions des Montréalais, qui s’estimaient floués à plus d’un titre même si pendant le match, ils ont tenté d’y penser le moins possible. Certains préféraient tout de même ne pas emprunter la voie de la polémique. Et puis, il y avait bien entendu aussi beaucoup de choses à dire sur le match et son superbe résultat : fierté, grand jour et confiance en soi revenaient souvent dans des propos où s’entremêlaient la hauteur  de l’exploit de la soirée et la conscience qu’il faudra confirmer tout cela dans une semaine.


Les Montréalais vivent plus qu’un rêve, un petit miracle est à leur portée. Si les 59020 personnes ayant acheté un billet se présentent toutes au Stade olympique le 29 avril, ils auront déjà remporté une première bataille puisque l’America Mexico a annoncé 56783 entrées payantes hier. Mais ce qu’ils convoitent, c’est évidemment le trophée remis au vainqueur de la Ligue des champions et la place en Coupe du monde des clubs. Ils n’en sont plus qu’à 90 ou peut-être 120 minutes… mais elles n’auront rien d’une promenade de santé.