Score parfait ou zéro pointé, pas la peine de s’exciter

Matt Besler - Sporting Kansas City - Vancouver Whitecaps - Octavio Rivero

Après deux journées de compétition, trois équipes comptent le maximum des points, quatre sont toujours bloquées sur le ligne de départ. Les supporters des premières peuvent-ils déjà s’enthousiasmer et attendre une fabuleuse saison de leurs favoris ? Ceux des dernières, toutes attendues en haut de classement, peuvent-ils déjà revoir leurs ambitions à la baisse ? Seul l’avenir nous le dira, évidemment. Mais voyons comment, au cours des cinq dernières années, les équipes qui ont commencé avec un 6/6 ou un 0/6 ont poursuivi leur championnat.


Petit rappel pour commencer : cette saison, les trois équipes ayant gagné leurs deux premières rencontres sont Kansas City, Montréal et San José, alors que les quatre ayant concédé deux défaites sont Columbus, New York, Seattle et Vancouver. Au cours des trois dernières années, il n’y en avait jamais eu autant ni d’un côté ni de l’autre, mais ces cas de figure s’étaient présentés nettement plus souvent en 2011 et 2012.


Première constatation : aucune des 14 équipes ayant remporté ses deux premières rencontres depuis 2011 n’a remporté le Supporters Shield. Dallas, l’an dernier, et Kansas City, en 2012, sont passés le plus près en terminant à la deuxième place. Derrière, on retrouve Salt Lake à deux reprises : troisième en 2011, cinquième l’année suivante. Bilan : seuls quatre des quatorze scores parfaits après deux journées ont terminé dans le top 6 à l’issue de la saison régulière.


Si certains d’entre eux visaient haut, l’objectif de la plupart de ces clubs était avant tout de terminer au-dessus de la ligne rouge. Et ils l’ont presque tous atteint. On notera les qualifications aisées de Colorado et Philadelphie en 2011, de Seattle en 2012 à qui il faut rajouter Houston (pour qui ce fut un peu plus serré mais qui a réussi une excellente saison ponctuée par une finale de Coupe MLS), et finalement de Columbus en 2014. Ajoutons à cette liste Vancouver, passé par le chas de l’aiguille en 2012, tout comme Montréal la saison suivante.


Malgré leur départ en fanfare, Colorado en 2012, Vancouver en 2013 et Toronto en 2014 ont finalement raté le coche. Trois sur quatorze, donc. De quoi rasséréner les supporters des trois équipes actuellement en tête, mais aussi inciter ces dernières à une certaine vigilance : le risque que ça se termine mal est peu élevé mais existe tout de même. En revanche, commencer en force veut rarement dire terminer en fanfare puisque Houston, en 2012, est le seul du groupe à avoir disputé une finale (perdue) de Coupe MLS.


Et les mal lotis, alors ? L’inversion de tendance est nettement plus fréquente. Des seize équipes ayant commencé par un zéro sur six, Seattle a terminé deuxième du classement général en 2011, DC United a été troisième en 2012 et en 2014, New York a fini quatrième en 2012 et New England cinquième en 2014. Ce qui veut dire qu’au cours des cinq dernières saisons, les équipes ayant commencé leur saison régulière par deux défaites sont plus nombreuses à avoir terminé dans le top cinq que celles ayant commencé par deux victoires ! Étonnant, non ? Et le total de finales de Coupe MLS disputées est identique, New England ayant atteint le dernier stade de la compétition en 2014.


Derrière, en revanche, c’est beaucoup moins rose puisque seuls Colorado, en 2013, et New England, en 2015, ont fini tout juste au-dessus de la ligne rouge. Reste quand même que ça fait un total de sept qualifications sur seize, près de la moitié, donc : en voyant cela, les supporters des derniers du classement actuel peuvent respirer un peu plus calmement.


Les plus inquiets verront cependant l’autre côté de la médaille, notamment les saisons lamentables de Chivas USA et Toronto en 2012, Montréal en 2014 et Chicago l’année dernière. À cette liste d’équipes ayant commencé par un 0/6 et ayant fini en bas de classement, il faut ajouter Portland et Chivas USA en 2011, Philadelphie et New England en 2012 ainsi que Chicago en 2013.


Conclusion : dans une perspective de qualification pour la phase finale, bien commencer est souvent plus significatif que mal commencer, de bonnes équipes mal loties après deux rencontres peuvent facilement retourner la situation, et les départs en fanfare sont plus rarement synonymes de saison extraordinaire que les départs ratés ne le sont d’année de misère.