Ligue des champions : les Canadiens mieux que les Américains ?

Ligue des champions : les Canadiens mieux que les Américains ? -

Le tirage de la Ligue des champions 2015/16 a eu lieu cette semaine, et il est encore souvent difficile de déterminer la difficulté des groupes (dont la composition est ici) en fonction du pays dont font partie les clubs. On sait que les Mexicains et les Américains/Canadiens sont très forts, que le Costa Rica a des représentants costauds, mais après ? De qui se méfier ? Et quel est l’écart de niveau entre tout ce beau monde ? C’est une des raisons pour lesquelles je tiens à jour un « coefficient Concacaf » annuel, à l’image du coefficient UEFA qui détermine le nombre de places par pays dans les différentes coupes d’Europe. Voilà donc celui à l’issue de la dernière Ligue des champions, qui a vu l’America Mexico battre Montréal en finale.


Mes calculs ont été effectués avec les mêmes méthodes et avec un barème très proche de ce qui se fait en Europe. Une victoire vaut deux points, un match nul un point (la moitié pour feu le tour préliminaire), une participation à la phase de groupes rapporte un point. Il y a aussi des bonus : deux points en cas de sortie du groupe, un point pour une qualification lors des tours suivants et en cas de victoire en finale. Le total annuel des points d’un pays est divisé par le nombre de ses clubs en lice et le coefficient porte sur les cinq dernières saisons.


Ceux qui suivent ce classement (qui n’a rien d’officiel) depuis plusieurs années savent qu’il y a un biais : en raison de certaines particularités de la compétition, le calcul est quelque peu faussé pour le Canada par le fait qu’il n’a qu’un seul représentant, et que si celui-ci fait un beau parcours, il rapporte un énorme plein de points au pays. C’est arrivé cette année avec Montréal et cela a une conséquence importante sur le classement… puisque le Canada reprend la deuxième place aux États-Unis ! La reprend, car il les devance quand même pour la troisième fois en quatre ans, ce qui laisse sous-entendre que dans l’ensemble, le représentant du Canada fait mieux que la moyenne des clubs Américains.


Les États-Unis sont-ils en progrès ? Voilà une autre question qui mérite d’être posée. C’est la troisième année que le coefficient ne comprend que des saisons avec la Ligue des champions nouvelle mouture, et la troisième année de suite que le total de points des Américains est à la hausse… parce qu’ils avaient été plutôt mauvais lors des premières éditions de la compétition. En revanche, depuis les qualifications conjointes de Seattle et du LA Galaxy pour les demi-finales en 2013, la tendance est à un net recul. D’ailleurs, cette saison est leur pire en Ligue des champions depuis 2009/10. Un examen de conscience serait-il nécessaire ? Étaient-ils finalement plus à l’aise dans des groupes de quatre avec deux qualifiés que dans des groupes de trois dont seul le premier passe en quart de finale ?


En tête, on retrouve, évidemment, toujours le Mexique, dont un représentant a gagné la compétition pour la dixième année consécutive ! Néanmoins, son hégémonie est tout doucement en train de s’amenuiser. Alors qu’auparavant, les clubs mexicains s’éliminaient presque toujours uniquement entre eux, cette année, pour la première fois depuis très longtemps, ce n’est pas arrivé une seule fois. Le vainqueur est évidemment allé au bout sans chuter, mais avant cela, Pachuca avait été écarté par Montréal en quarts de finale, alors que Leon et Cruz Azul ne sont même pas sortis de leur groupe, devancés respectivement par Herediano et Alajuelense, deux clubs du Costa Rica.


Les Ticos sont d’ailleurs, derrière le Canada, ceux à avoir connu la meilleure saison 2014/15 sur la scène continentale. Trois représentants en quarts de finale, deux en demi-finale : personne n’a fait mieux. Il n’a pas manqué grand-chose à Alajuelense pour venir à bout de Montréal, alors que l’America Mexico a été sans pitié pour les deux autres. N’empêche, saison après saison, les Costariciens sont réguliers et leur bilan d’ensemble se rapproche de celui des Américains, alors que jusqu’à l’an dernier, il y avait un important écart. De quoi revendiquer plus que les deux places que le pays a obtenues pour l’édition 2015/16 ?


Désormais, on ne peut plus parler de trio de tête, mais bien de carré d’as. La Ligue des champions est dominée par les représentants de quatre pays, avec toujours une hégémonie mexicaine. Derrière, le trou est de plus en plus béant. Malgré la qualification d’Olimpia (futur adversaire de Vancouver et Seattle) pour les quarts de finale, le Honduras est encore devancé par le Guatemala, dont les représentants constituent toujours des trouble-fête en phase de groupe.


Très irréguliers, les clubs du Panama et du Salvador sont capables d’un coup d’éclat de temps à autre, mais ça ne les a pas empêchés de tous terminer derniers de leur groupe lors de la dernière édition de la compétition. Mais c’est dans les Caraïbes qu’il y a le plus de raisons de s’inquiéter, car les formations des îles ont de plus en plus souvent un rôle de faire-valoir et sont en nette régression. Le Nicaragua reste dernier de classe, même si avec deux partages et deux défaites, Esteli a réussi le meilleur parcours d’un club du pays.


2010-2011 2011-2012 2012-2013 2013-2014 2014-2015 TOTAL
Mexique 17,250   18,250   14,750   15,250   11,000   76,500  
Canada 8,500   17,000   5,000   5,000   17,000   52,500  
États-Unis 9,375   9,750   11,750   9,250   7,750   47,875  
Costa Rica 7,750   7,750   8,500   7,333   12,333   43,666  
Guatemala 3,750   3,500   7,000   5,000   5,000   24,250  
Honduras 6,166   2,666   4,500   3,500   7,000   23,832  
Salvador 2,500   6,000   2,333   5,000   1,500   17,333  
Panama 1,333   3,000   1,000   6,500   2,500   14,333  
Caraïbes 3,833   0,500   3,000   1,333   2,333   10,999  
Nicaragua 0,000   0,000   1,000   2,000   3,000   6,000  
Belize 0,000   0,000   0,000   0,000   0,000   0,000