Premières et émotions fortes

Toronto première équipe qualifiée pour la phase finale, Bradley Wright-Phillips premier joueur de MLS à marquer 20 buts lors de deux saisons, Landon Donovan auteur de son premier but depuis son retour, première défaite de Salt Lake à domicile : on a eu droit à un week-end de folie en MLS, marqué par ces nombreuses premières mais aussi d’autres émotions fortes.

Bien entendu, la palme revient à Toronto, qui a assuré sa place au-dessus de la ligne rouge avant tout le monde. Et ce, lors d’un sommet qui a tenu toutes ses promesses contre New York. Auteur d’un doublé, Wiright-Phillips a donné deux buts d’avance aux visiteurs tout en entrant dans le livre des records. Cela n’a toutefois pas suffi : une fois de plus, les hommes de Jesse Marsch ont été incapables de maintenir cet écart et ont perdu deux points, manquant d’endurance quand, en fin de match, un adversaire solide jette toutes ses forces dans la bagarre. En l’absence de Giovinco, Altidore a encore joué un rôle crucial dans les buts de Toronto qui, contrairement à l’an passé, ne voit plus en cette qualification une fin en soi, mais bien une étape vers d’autres sommets.

Celui du classement général ? Pour cela, il faudra déloger Dallas, impliqué dans l’autre affiche de la journée, un déplacement à New York City qui s’est lui aussi soldé sur un partage riche en buts. L’équipe locale a ouvert la marque en début de match, les visiteurs ont égalisé avant de prendre l’avance à leur tour en deuxième mi-temps puis de se faire remonter au score à moins d’un quart d’heure du terme. Un nul qui donnait doublement le sourire à Oscar Pareja : en plus d’avoir apprécié cette belle propagande pour la MLS, l’entraîneur des Texans était heureux de voir ses joueurs frustrés d’avoir perdu deux points et non simplement contents de ce qui reste un bon résultat. Patrick Vieira était aussi heureux du caractère affiché par ses joueurs dans ce qu’il a qualifié de match passionnant et difficile. Il était plus inquiet suite à la sortie sur blessure de Lampard.

La semaine n’a pas rapporté beaucoup de points aux clubs en haut de classement. Certains avaient un match au sommet difficile, mais d’autres ont livré une contre-performance à domicile. C’est le cas des équipes des Rocheuses, à commencer par Salt Lake, qui a perdu sur son terrain pour la première fois cette saison, face à Houston qui quitte la vingtième et dernière place grâce à cette victoire. Si la défense de Colorado est toujours aussi solide, ses problèmes devant le but adverse commencent à lui coûter cher, et il a dû concéder un nul blanc contre San José.

Haut du classement toujours, mais pas encore de victoire : le LA Galaxy a arraché un point de justesse à Kansas City, grâce à un but de Landon Donovan, qui a fait taire les supporters locaux qui le chambraient sur son âge et son retour de retraite depuis qu’il s’apprêtait à monter au jeu, quelques minutes auparavant. Dans le vestiaire des Ciel et Marine, on n’avait que faire de l’identité du buteur : l’inquiétude était palpable, certains affirmant même que ces deux points perdus pourraient coûter la place en phase finale à leur équipe, qui est pourtant toujours au-dessus de la ligne rouge en ce moment.

Il faut descendre jusqu’à la neuvième place du classement de ce lundi matin pour enfin trouver une équipe qui a gagné : Portland réalise évidemment la bonne opération de la semaine, en battant Philadelphie grâce à Mattocks dont la vitesse a complètement mystifié Rosenberry. Non loin derrière, Seattle a repris son opération remontée en battant Vancouver grâce à un but du duo Lodeiro-Morris. Dans l’ouest canadien, l’entraîneur Carl Robinson semble de plus en plus dégoûté semaine après semaine.

Si à l’autre bout du pays, Toronto a le sourire, la crispation est manifeste à Montréal : les Québécois, qui n’arrêtent plus de parler de leur propre fragilité mentale, n’avaient pas encore touché au ballon qu’ils encaissaient déjà le premier but d’une défaite contre New England, emmené par un Rowe qui a confirmé son excellente forme récente. Dans l’Est, la ligne autour de la ligne rouge a des allures de foire au gâchis et aux occasions ratées. Ainsi, DC United ne savait pas s’il devait rire ou pleurer après son nul à Chicago, où il a d’abord mené avant de sauver un point in extremis dans les arrêts de jeu. La déception était évidente à Orlando, qui a encaissé quatre buts mais ne blâme pas uniquement sa défense suite à son humiliation contre Columbus, dont le retard au classement est toujours important, ce qui ne l’empêche pas de croire au miracle.