« C’est maintenant que tout se joue ! » Vraiment ?

LA Galaxy celebrate MLS Cup 2014

On a coutume de dire que bien finir la saison régulière est primordial, tant pour terminer au-dessus de la ligne rouge que pour viser le Supporters Shield et pour remporter la Coupe MLS. Comme si la valeur des points était moindre en début de compétition. J’ai donc voulu vérifier à quel point ce discours se vérifiait en chiffres et à quel point il tenait du cliché sans fondement.


À cette fin, j’ai divisé la saison régulière en quatre périodes de deux mois, et regardé le pourcentage des points en jeu pris par chaque équipe durant celles-ci. S’il y a quelques précautions à prendre (les longs débuts de saison de Toronto sans jouer à domicile par exemple), cela permet de voir la répartition des périodes de forme, et de les comparer avec le classement et les résultats de la phase finale.


Ci-dessous, le tableau des quatre dernières saisons pour les équipes qui ont fini au-dessus de la ligne rouge (le classement est celui de la phase finale - le premier de la liste est donc le vainqueur de la Coupe MLS, le second le finaliste, etc.; les équipes étant éliminées au même stade étant départagées par leur classement à l’issue de la saison régulière ; le vainqueur du Supporters Shield est souligné). En gras, la période lors de laquelle l’équipe a été le plus en forme. Sous les tableaux, vous trouverez certains constats. N’hésitez pas à tirer vos propres enseignements et à nous en faire part !

2015
Mars/avril
Mai/juin
Juillet/Août
Sept./Oct.
Saison
<strong>Portland</strong>
37,5&nbsp;%
<strong>63,3&nbsp;%</strong>
44,4&nbsp;%
61,9&nbsp;%
<em>52 %</em>
<strong>Columbus</strong>
52,4&nbsp;%
33,3&nbsp;%
<strong>66,7&nbsp;%</strong>
57,1&nbsp;%
<em>52 %</em>
<strong><u>New York</u></strong>
61,9&nbsp;%
37&nbsp;%
<strong>70,4&nbsp;%</strong>
66,7&nbsp;%
<em><u>58,8 %</u></em>
<strong>Dallas</strong>
58,3&nbsp;%
44,4&nbsp;%
62,5&nbsp;%
<strong>70,4&nbsp;%</strong>
<em>58,8 %</em>
<strong>Vancouver</strong>
<strong>59,3&nbsp;%</strong>
<strong>59,3&nbsp;%</strong>
48,1&nbsp;%
38,1&nbsp;%
<em>52 %</em>
<strong>Seattle</strong>
<strong>61,9&nbsp;%</strong>
48,5&nbsp;%
33,3&nbsp;%
<strong>61,9&nbsp;%</strong>
<em>50 %</em>
<strong>Montréal</strong>
16,7&nbsp;%
53,3&nbsp;%
37&nbsp;%
<strong>69,7&nbsp;%</strong>
<em>50 %</em>
<strong>DC United</strong>
<strong>66,7&nbsp;%</strong>
53,8&nbsp;%
37,5&nbsp;%
38,9&nbsp;%
<em>50 %</em>
<strong>LA Galaxy</strong>
50&nbsp;%
44,4&nbsp;%
<strong>66,7&nbsp;%</strong>
27,8&nbsp;%
<em>50 %</em>
<strong>Kansas City</strong>
41,7&nbsp;%
<strong>70,8&nbsp;%</strong>
48,1&nbsp;%
40,7&nbsp;%
<em>50 %</em>
<strong>New England</strong>
58,3&nbsp;%
30,3&nbsp;%
<strong>61,9&nbsp;%</strong>
54,2&nbsp;%
<em>49 %</em>
<strong>Toronto</strong>
33,3&nbsp;%
<strong>63&nbsp;%</strong>
46,7&nbsp;%
44,4&nbsp;%
<em>48 %</em>
2014
Mars/avril
Mai/juin
Juillet/Août
Sept./Oct.
Saison
<strong>LA Galaxy</strong>
53,3&nbsp;%
50&nbsp;%
<strong>72,2&nbsp;%</strong>
55,6&nbsp;%
<em>59,8 %</em>
<strong>New England</strong>
45,8&nbsp;%
57,1&nbsp;%
33,3&nbsp;%
<strong>81,5&nbsp;%</strong>
<em>53,9 %</em>
<strong><u>Seattle</u></strong>
66,7&nbsp;%
<strong>79,2&nbsp;%</strong>
48,1&nbsp;%
59,3&nbsp;%
<em><u>62,7 %</u></em>
<strong>New York</strong>
40,7&nbsp;%
38,1&nbsp;%
44,4&nbsp;%
<strong>70,4&nbsp;%</strong>
<em>49 %</em>
<strong>DC United</strong>
52,4&nbsp;%
51,9&nbsp;%
<strong>70&nbsp;%</strong>
54,2&nbsp;%
<em>57,8 %</em>
<strong>Salt Lake</strong>
58,3&nbsp;%
45,8&nbsp;%
<strong>60&nbsp;%</strong>
54,2&nbsp;%
<em>54,9 %</em>
<strong>Dallas</strong>
66,7&nbsp;%
23,3&nbsp;%
<strong>79,2&nbsp;%</strong>
50&nbsp;%
<em>52,9 %</em>
<strong>Columbus</strong>
57,1&nbsp;%
25,9&nbsp;%
46,7&nbsp;%
<strong>79,2&nbsp;%</strong>
<em>51 %</em>
<strong>Vancouver</strong>
41,7&nbsp;%
57,1&nbsp;%
36,7&nbsp;%
<strong>63&nbsp;%</strong>
<em>49 %</em>
<strong>Kansas City</strong>
52,4&nbsp;%
51,9&nbsp;%
<strong>56,7&nbsp;%</strong>
29,2&nbsp;%
<em>48 %</em>
2013
Mars/avril
Mai/juin
Juillet/Août
Sept./Oct.
Saison
<strong>Kansas City</strong>
51,9&nbsp;%
50&nbsp;%
53,3&nbsp;%
<strong>76,2&nbsp;%</strong>
<em>56,9 %</em>
<strong>Salt Lake</strong>
40,7&nbsp;%
<strong>81,5&nbsp;%</strong>
50&nbsp;%
44,4&nbsp;%
<em>54,9 %</em>
<strong>Portland</strong>
54,2&nbsp;%
63&nbsp;%
33,3&nbsp;%
<strong>75&nbsp;%</strong>
<em>55,9&nbsp;%</em>
<strong>Houston</strong>
58,3&nbsp;%
33,3&nbsp;%
<strong>61,9&nbsp;%</strong>
50&nbsp;%
<em>50 %</em>
<strong><u>New York</u></strong>
46,7&nbsp;%
58,3&nbsp;%
51,9&nbsp;%
<strong>81&nbsp;%</strong>
<em><u>57,8 %</u></em>
<strong>LA Galaxy</strong>
66,7&nbsp;%
33,3&nbsp;%
<strong>70,4&nbsp;%</strong>
41,7&nbsp;%
<em>52 %</em>
<strong>Seattle</strong>
27,8&nbsp;%
<strong>66,7&nbsp;%</strong>
63,3&nbsp;%
40&nbsp;%
<em>51 %</em>
<strong>New England</strong>
38,1&nbsp;%
48,1&nbsp;%
53,3&nbsp;%
<strong>58,3&nbsp;%</strong>
<em>50 %</em>
<strong>Colorado</strong>
33,3&nbsp;%
51,9&nbsp;%
<strong>59,3&nbsp;%</strong>
57,1&nbsp;%
<em>50 %</em>
<strong>Montréal</strong>
<strong>76,2&nbsp;%</strong>
54,2&nbsp;%
43,3&nbsp;%
25,9&nbsp;%
<em>48 %</em>
2012
Mars/avril
Mai/juin
Juillet/Août
Sept./Oct.
Saison
<strong>LA Galaxy</strong>
47,6&nbsp;%
33,3&nbsp;%
<strong>66,7&nbsp;%</strong>
<strong>66,7&nbsp;%</strong>
<em>52,9 %</em>
<strong>Houston</strong>
44,4&nbsp;%
50&nbsp;%
<strong>63,3&nbsp;%</strong>
45,8&nbsp;%
<em>52 %</em>
<strong>DC United</strong>
55,6&nbsp;%
66,7&nbsp;%
33,3&nbsp;%
<strong>70,8&nbsp;%</strong>
<em>56,9 %</em>
<strong>Seattle</strong>
<strong>72,2&nbsp;%</strong>
39,4&nbsp;%
70,8&nbsp;%
48,1&nbsp;%
<em>54,9 %</em>
<strong><u>San José</u></strong>
<strong>79,2&nbsp;%</strong>
63&nbsp;%
51,9&nbsp;%
66,7&nbsp;%
<em><u>64,7 %</u></em>
<strong>Kansas City</strong>
<strong>87,5&nbsp;%</strong>
33,3&nbsp;%
60&nbsp;%
66,7&nbsp;%
<em>61,8 %</em>
<strong>New York</strong>
54,2&nbsp;%
<strong>66,7&nbsp;%</strong>
50&nbsp;%
52,4&nbsp;%
<em>55,9 %</em>
<strong>Salt Lake</strong>
63,3&nbsp;%
54,2&nbsp;%
40,7&nbsp;%
<strong>66,7&nbsp;%</strong>
<em>55,9 %</em>
<strong>Chicago</strong>
44,4&nbsp;%
<strong>63,3&nbsp;%</strong>
51,9&nbsp;%
59,3&nbsp;%
<em>55,9 %</em>
<strong>Vancouver</strong>
<strong>58,3&nbsp;%</strong>
50&nbsp;%
33,3&nbsp;%
28,6&nbsp;%
<em>42,2 %</em>

LES TROPHÉES

Trois des quatre derniers vainqueurs du Supporters Shield ont eu leur pic de forme avant septembre. En fait, il a été réparti sur l’ensemble de la saison : mars/avril pour San José en 2012, mai/juin pour Seattle en 2014, juillet/août pour New York l’an dernier et septembre/octobre pour New York en 2013.


Le pic de forme des derniers vainqueurs de la Coupe MLS est relativement réparti. L’an dernier, pour Portland, ce fut à la fin du printemps. En 2014, le LA Galaxy était dominant en juillet/août. Deux ans plus tôt, il a affiché une forme régulière de juillet à octobre. Quant à Kansas City, après six bons premiers mois en 2013, il a encore accéléré à la fin de la saison régulière.


Être régulier aide à gagner des trophées : des cinq équipes qui ont remporté plus de 50% des points lors de chacune des quatre périodes d’une même saison, le LA Galaxy (2014) et Kansas City (2013) ont gagné la Coupe MLS alors que San José a remporté le Supporters Shield (2012). Les deux autres sont New York en 2012 et DC United en 2014.


LA LIGNE ROUGE

Des 42 équipes ayant fini au-dessus de la ligne rouge ces quatre dernières saisons, 8 ont connu leur pic de forme en début de saison, 9 à la fin du printemps, 14 en juillet/août et 14 en fin de saison régulière. Ce total se monte à 45 car trois équipes ont pris la même proportion de points lors de deux périodes différentes.


La moitié des équipes qualifiées se sont contentées d’une seule grosse période de deux mois (avec plus de 60% des points) pour assurer leur place au-dessus de la ligne rouge. On voit que souvent, avec environ deux-tiers des points lors d’une période et la moitié lors d’une autre, on peut se permettre de lever le pied pendant les quatre autres mois, et ce peu importe le moment de la saison.


Six équipes ont réussi à se qualifier en prenant la moitié des points ou moins lors de trois des quatre périodes de deux mois. Une seule période de bonne forme peut donc parfois suffire, même si c’est loin d’être une garantie. Reste que 18 autres formations ayant fini au-dessus de la ligne rouge ont eu deux périodes sur quatre (donc la moitié) où elles tournaient à 50% des points où en dessous. Ce qui fait qu’au total, seules 16 des 42 équipes ont pris plus de la moitié des points au moins lors de trois des quatre périodes.


LA LIGUE DES CHAMPIONS

Finaliste de la Ligue des champions en 2015, Montréal n’a pris que le sixième des points en championnat lors de mois de mars et d’avril. Deux ans plus tôt, deux clubs américains avaient été demi-finalistes : si ce ne fut pas plus simple pour Seattle (27,8%), le LA Galaxy a fait beaucoup mieux avec 66,7% des points en jeu.


LA PHASE FINALE

Petit jeu : lorsque deux équipes s’affrontent en phase finale, celle qui était la plus en forme des deux élimine-t-elle toujours l’autre ? Vérification faite, celle ayant eu les meilleurs mois de septembre et d’octobre se qualifie deux fois sur trois. Dans un tiers des cas, c’est donc celle qui était la moins en forme en fin de saison régulière qui passe. Ou qui gagne la finale, comme c’est arrivé quand le LA Galaxy a battu New England en 2014.


Quand on détaille les résultats match par match lors de la phase finale, on a 45% de victoires de l’équipe la plus en forme, 33% de défaites et 22% de nuls.


Au cours des quatre dernières saisons, seul New England en 2013 a progressé graduellement, améliorant sans cesse ses résultats au fil de la saison. Ça n’a pas empêché son élimination dès son entrée en lice en phase finale - face à Kansas City, arrivé encore bien plus en forme, il faut le dire.


LES FINALISTES

Cinq des huit derniers finalistes de la Coupe MLS n’ont pas pris la moitié des unités en jeu lors des deux premiers mois de la saison ! Quant aux autres, c’est à peine mieux, puisque le meilleur bilan est celui du LA Galaxy en 2014 avec 53,3% des points.


Salt Lake (2013) et Houston (2012) ont atteint la finale de la Coupe MLS en ayant pris moins de la moitié des points en jeu aux mois de septembre et d’octobre.


DES STATS QUI SE RÉPÈTENT

Les équipes n’ayant jamais réussi à prendre plus de 60% des points sur une de ces périodes de deux mois ont toutes été éliminées dès leur entrée en lice en phase finale.


Un bon départ reste important : les qualifiés ayant pris moins de 40% des points en mars et en avril ratent souvent, malgré un sursaut en cours de saison régulière, la marche menant à la finale de conférence. Seule exception : Portland, l’an dernier…


Chaque année, une équipe qualifiée pour la phase finale y arrive après avoir pris moins du tiers des points en septembre/octobre. Elle ne franchit jamais le premier tour.