Pannes en tête et fins de série

Aucun des sept premiers du classement n’a gagné ce week-end, lors duquel Colorado a perdu ses premiers points à domicile et le LA Galaxy a vu sa série d’invincibilité prendre fin à Montréal victorieux pour la première fois depuis belle lurette. Fait amusant, les quatre clubs où les joueurs nommés Kamara ou Camara ont été titularisés se sont tous imposés.

Aucun d’entre eux n’était de la partie à Colorado - Philadelphie, duel opposant le mieux classé de chacune des conférences. Vainqueurs de tous leurs duels à domicile jusqu’alors cette saison, les hommes de montagnes ont longtemps craint la perte de deux points, mais ont espéré que leur série se poursuive lorsque Cronin a ouvert la marque à trois minutes de la fin. C’était sans compter sur l’égalisation de Carroll dans les arrêts de jeu. L’absence de Jones et Gashi a fait mal mais l’entraîneur local tempère : « Rien ne garantit qu’avec eux, nous aurions gagné ! » Son vis-à-vis complimentait un adversaire qui n’est pas en tête par hasard et félicitait ses joueurs d’avoir pris des points lors de deux déplacements difficiles consécutifs en quelques jours, à Orlando puis Colorado.

Dallas pouvait en profiter pour reprendre la tête, mais sa tâche était tout sauf aisée à San José, dont le début de saison est aussi discret que réussi. Un test sérieux pour les Californiens, privés de nombreux atouts offensifs, dont Wondolowski – ils avaient souffert le martyr quand l’an dernier, leur capitaine était à la Gold Cup. S’ils n’ont pas marqué, ils s’en sont quand même sortis avec un point suite à un nul blanc contre des Texans heureux de leur prestation défensive et satisfaits de cette unité prise à l’extérieur.

Partage aussi, mais des mines bien plus déconfites à Vancouver. Et pour cause : tenus en échec par Houston, qui venait de se séparer de son entraîneur, les pensionnaires de BC Place ont joué un match irrégulier à l’image de leur saison. La recette de la soupe à la grimace a rapidement fait le trajet séparant les bords du Pacifique de ceux de l’Atlantique, et Orlando en a préparé une succulente pour New York City, qui pensait bien remporter une rare victoire à domicile, mais s’est encore planté chez lui, concédant un nul après avoir pourtant mené 2-0 et raté un penalty. Malgré ce nouveau faux pas, et le fameux 0-7 de la semaine dernière, les hommes de Patrick Vieira restent sur un 11/18, ce qui en fait une des équipes en forme du moment.

Néanmoins, c’est juste de l’autre côté de la rivière Hudson que tout tourne pour le mieux ces derniers temps (ils ne doivent pas voir arriver la trêve d’un bon œil, maintenant qu’ils ont enfin trouvé leur rythme…) New York était en effet parti pour ne faire qu’une bouchée de Toronto, menant rapidement 3-0 alors que Giovinco sortait sur blessure, mais en est resté là, jouant à dix une bonne partie du match suite à l’exclusion de Veron. Les trois buts étaient signés Bradley Wright-Phillips, qui retrouve son meilleur niveau. Jamais en MLS un même joueur n’avait-il déjà trouvé trois fois le fond des filets à la 27^e minute.

Avant le week-end, le LA Galaxy était l’équipe qui avait le vent en poupe, restant sur neuf rencontres sans défaite. Il pensait se diriger vers une dixième, mais avait déjà la tête au vestiaire dans les arrêts de jeu. Un état d’esprit quasi-général parfaitement illustré par la bourde de Rowe, qui s’est complètement troué sur un coup franc de Drogba, offrant la victoire à Montréal. Jouer jusqu’à la fin, ça rapporte des points : auteurs de cinq buts à la dernière minute ou dans les arrêts de jeu, et de deux autres aux 86^e et 88^e minutes, les Québécois sont parfaitement placés pour en témoigner. Ceux-ci sont d’autant plus importants pour la confiance que l’équipe n’avait gagné aucune de ses six rencontres précédentes.

Désormais, la palme des dernières semaines difficiles revient à Kansas City, plus du tout maître chez lui où, par un temps de chien, il a été battu par DC United sur un but d’Alhaji Kamara. Un patronyme chanceux puisqu’en plus d’Hassoun (avec un C et à Montréal), Ola s’est aussi imposé, et illustré en réussissant un triplé pour Columbus face à Salt Lake, qui a finalement craqué le plus souvent lors d’un match très ouvert. On ne sait pas si Kei Kamara a craqué en voyant que son homonyme avait réussi ce derrière quoi il court depuis toujours, mais il s’est certainement consolé en voyant ses nouvelles couleurs, New England, battre Seattle. Sachez pour finir que Chicago et Portland se sont quittés dos-à-dos.