Équipe nationale canadienne : vingt ans de grands rendez-vous

Atiba Hutchinson - Canada - Carlos Discua - Honduras

Si à l’issue du match Canada - Mexique (ce vendredi à 22h00 HE, direct RDS, TSN, Unimas, UDN), rien ne garantira la présence ou l’absence des Canadiens au dernier tour des éliminatoires de la Coupe du monde 2018, il s’agit cependant d’un duel crucial qui pourrait constituer un point tournant dans le parcours de l’équipe. De quoi passer en revue les grands rendez-vous auxquels l’équipe nationale a fait face au cours des vingt dernières années.


Canada - Honduras 1-0, éliminatoires de la Coupe du monde 2018

Lors du premier match de cette phase de la compétition, les Canadiens avaient toutes les raisons de ressentir une forte pression : ils le disputaient face à l’adversaire qui les avait rossés 8-1 pour mettre fin à leur route vers le Brésil et, dans un groupe difficile, ne pouvaient pas se permettre de rater leurs débuts chez eux. Dictant le rythme des échanges en première mi-temps, Junior Hoilett a offert le seul but du match à Cyle Larin. Le Canada a souffert après la pause, mais a tenu le coup grâce à son gardien Milan Borjan. Excellent tant à la récupération qu’à la conservation du ballon, Atiba Hutchinson a eu un rôle primordial dans cette victoire ô combien importante.


Canada - Costa Rica 0-0, Gold Cup 2015

Après un partage 0-0 contre le Salvador et une défaite 1-0 face à la Jamaïque, le Canada peut encore sortir de son groupe s’il bat le Costa Rica. Même s’il n’est pas au niveau de sa brillante Coupe du monde un an plus tôt, l’adversaire est solide. Mais le Canada a l’avantage du terrain, jouant un match de Gold Cup à domicile pour la première fois. Cependant, ses problèmes offensifs sont criants à Toronto, malgré de gros efforts, un but annulé et un ballon sauvé à même la ligne. Le tournoi n’était cependant pas dans les objectifs de l’équipe, qui s’en servait surtout comme préparation aux éliminatoires de la Coupe du monde et en est ressortie satisfaite de sa solidité défensive.


Mexique - Canada 2-0, Gold Cup 2013

Ce duel disputé à Seattle n’avait pas grand-chose de crucial, puisque le Canada avait hypothéqué ses chances de qualifications en s’inclinant face à la Martinique dès sa première rencontre, mais il s’agit en revanche du dernier match officiel entre le Canada et le Mexique. Ce dernier n’avait pas mieux commencé, puisqu’il avait perdu contre le Panama, et était aussi bien malade depuis quelques mois. En pleine reconstruction et manquant cruellement de repères quelques mois seulement après l’élimination douloureuse au Honduras (voir ci-dessous), l’équipe canadienne ne fait pas le poids et s’incline 2-0.


Honduras - Canada 8-1, éliminatoires de la Coupe du monde 2014

Pour la première fois depuis 16 ans (eh oui !), le Canada n’a pas galvaudé ses chances de qualification pour le dernier tour des éliminatoires (le fameux « Hex ») dès l’entame du tour précédent. Lors de la dernière rencontre de son groupe, un partage au Honduras suffirait à son bonheur. Théoriquement, un tel résultat n’est pas hors de portée. Plusieurs joueurs clament haut et fort que c’est le match le plus important de leur vie. Ils croulent sous la pression et cela vire rapidement au cauchemar : un but après 7 minutes, un tir de Tosaint Ricketts sur le cadre immédiatement suivi du 2-0, un troisième but de retard avant la demi-heure, et un quatrième avant la pause. Ça se termine sur un 8-1 on ne peut plus humiliant.


États-Unis - Canada 2-1, Gold Cup 2007

Vivotant entre amères désillusions et espoirs de relance depuis près d’un lustre, le Canada commence le tournoi de manière impressionnante en battant le Costa Rica, remporte son groupe malgré une défaite contre la Guadeloupe et atteint les demi-finales après une nette victoire face au Guatemala. Julian De Guzman reproduit ses prestations en club (à la Corogne, en D1 espagnole), Ali Gerba est excellent, ce qui n’empêche pas les États-Unis de partir largement favoris. Ils le justifient en menant 2-0 à la mi-temps, mais le Canada réduit la marque par Iain Hume et Atiba Hutchinson croit égaliser dans les dernières secondes. Son but est injustement annulé puisqu’il avait été lancé par un adversaire, Oguchi Onyewu. Le Canada aurait mérité de disputer les prolongations.


Gold Cup, années 2000

Avec ses déboires lors des éliminatoires de la Coupe du monde, le Canada ne dispute des duels cruciaux que lors de la phase finale de la Gold Cup (puisqu’il est automatiquement qualifié pour celle-ci). En plus de ceux détaillés ailleurs dans cet article, on notera des désillusions contre le Panama (phase de groupes, 2011), le Honduras (quart de finale, 2009) et Cuba (phase de groupes, 2003) mais aussi le parcours très particulier de 2002 (le Canada sort d’un groupe dont les trois équipes ont trois points, bat la Martinique aux tirs au but avant de s’incliner sur le même exercice en demi-finale face aux États-Unis).


Canada - Colombie 2-0, Gold Cup 2000

Deux ans après avoir déclaré forfait pour la Gold Cup 98 (!), le Canada a remporté la compétition suite à un parcours riche en émotions. Après deux partages en phase de groupes, il est qualifié pour le tour suivant grâce à… un pile ou face. En quart de finale contre le Mexique, même mené, le Canada défend et joue le contre : avec réussite, puisque Carlo Corazzin égalise en fin de match et Richard Hastings lui donne la victoire en prolongation. Une victoire 1-0 contre Trinité-et-Tobago lui permet d’affronter la Colombie en finale (à l’époque, la Concacaf invitait des équipes d’autres continents, aussi saugrenu que cela puisse paraître). La motivation des deux équipes est d’ailleurs diamétralement différente : jouant bien, le Canada est maître de son sujet, Jason De Vos ouvre la marque sur corner peu avant la mi-temps et Coarazzin convertit un penalty pour garantir la victoire 2-0 et le titre continental que l’équipe remporte pour la deuxième fois après son sacre de 1985.


Octobre 1996, éliminatoires de la Coupe du monde 1998

Le Canada avait terminé sa route vers la World Cup 1994 deuxième de la zone Concacaf, derrière le Mexique, alors que les États-Unis étaient qualifiés d’office. Cela le forçait à disputer un barrage intercontinental, dont il n’est pas sorti. Le passage de la Coupe du monde à 32 équipes en France lui ouvre des ambitions légitimes. À l’époque, le calendrier des éliminatoires est particulier lors de l’avant dernier tour : entre le 10 octobre et le 3 novembre, il y a ainsi quatre rencontres dans son groupe… impliquant toutes le Canada. Il bat Cuba deux fois, le Salvador une fois et partage au Panama, assurant ainsi en moins d’un mois sa qualification pour le tour final à six, dont il terminera bon dernier. Depuis lors toutefois, il n’y a plus jamais participé, et n’a même pu l’espérer sérieusement qu’une seule fois.