Sur le terrain, le coup d’envoi de la saison n’a pas seulement concerné les 20 équipes de MLS, mais également les arbitres qui, eux aussi, se sont préparés et ont déterminé leurs objectifs. Incidents clefs, hors-jeu, contestations et comportement des gens sur le banc seront encore plus au centre de leur attention cette année.
On voit semaine après semaine des statistiques qui poussent comme des champignons, il ne faut dès lors pas s’étonner que les arbitres, eux aussi, aient de tels chiffres à propos de leurs prestations. L’Organisation professionnelle des arbitres (PRO, pour Professional Referees Organization), en charge de l’arbitrage en MLS, compile ses propres données. Elle a fourni quelques-uns de ses chiffres de 2015, à la base de ses objectifs de la saison actuelle. Ceux-ci concernent notamment les sources des plus grandes polémiques.
« En général, pas grand monde n’est contrarié si on se trompe pour une rentrée de touche, un coup franc en plein milieu du terrain ou des éléments de la sorte, explique Peter Walton, directeur général de la PRO. Ils sont fâchés si nous prenons une mauvaise décision qui change le match, comme un penalty, une exclusion ou quelque chose de ce genre. »
En chiffres, la PRO explique que ces erreurs, qu’elle appelle incidents clefs, sont passés d’en moyenne 0,28 à 0,22 par match en un an. En gros, cela veut dire qu’ils arrivaient en moyenne lors de deux rencontres par journée de championnat, parfois trois, la saison dernière, alors que la saison précédente, les voir lors de trois rencontres était davantage la norme. C’est mieux, mais il y a encore une marge de progression, estiment les arbitres.
Principal incident clef mis en lumière par les responsables de l’arbitrage en MLS : les exclusions. Selon eux, seuls 72% des cartons rouges qui auraient dû être décernés l’an dernier sont sortis de la poche des arbitres. Ce qui signifie que plus d’un quart des joueurs qui auraient dû filer sous la douche avant tout le monde ont bénéficié de clémence. Attendez-vous dès lors à voir davantage de rencontres se terminer avec moins de 22 joueurs sur le terrain cette saison !
En regardant les images de ce qu’on peut appeler leurs erreurs, ils en ont également identifié la source principale : un problème de positionnement. Walton a ainsi expliqué que 87,4% des mauvaises décisions arbitrales étaient dues à un positionnement déficient ! Pour corriger la situation, la PRO souhaite améliorer la condition physique de ses arbitres : pas qu’elle trouve qu’ils ne sont pas en forme, mais bien qu’elle souhaite améliorer leur accélération et leur pointe de vitesse, essentielles pour être bien placé et proche de l’action dans le soccer d’aujourd’hui.
Qui dit positionnement dit également positionnement des assistants en charge des lignes de touche : il est souvent à l’origine des erreurs au moment de signaler, ou non, un hors-jeu. Walton, qui vient d’Angleterre, juge que dans ces situations, on se trompe moins en MLS qu’en Premier League. Et il donne des chiffres : dans 97,7% des cas, un arbitre qui avait levé son drapeau pour signaler un hors-jeu avait raison ; dans 90,2% des cas, un arbitre qui avait décidé de ne pas lever son drapeau lors d’une situation où il pouvait y avoir hors-jeu avait raison. On peut se dire que la règle de l’avantage à l’attaque en cas de doute est respectée. Néanmoins, la PRO veut des progrès en la matière et a mis en place des stages avec des entraîneurs spécialisés pour améliorer la prise de décision.
Bien entendu, il y aura toujours des décisions controversées, qui susciteront l’ire des joueurs. Ces derniers viendront contester vertement auprès de l’arbitre. Plus ils s’énerveront, plus ils susciteront la colère de leurs supporters, croit-on du côté de la PRO. C’est pour cette raison qu’il a été décidé d’avoir une approche basée sur les « actes de dissidence ». Ainsi, les arbitres tiendront, dans une certaine mesure, moins compte des noms d’oiseaux qui peuvent fleurir de la bouche des joueurs « qui peuvent se laisser emporter par la chaleur du moment ». En revanche, leur sévérité sera accrue lorsque cela se matérialisera par des gestes, comme courir en furie vers l’arbitre ou gesticuler dans tous les sens.
Les mécontents ne seront pas que sur la pelouse : quiconque a été un jour en bord de terrain sait que les gens sur le banc de touche, et notamment les entraîneurs, peuvent vite prendre la mouche. Dès lors, pour cette saison 2016, la PRO a fixé une politique claire en trois étapes : demander, expliquer, exclure. L’objectif est de permettre au quatrième officiel de se concentrer davantage sur le match et de moins se perdre en élucubrations avec le staff technique.
Davantage de sévérité mais aussi un meilleur positionnement afin de prendre de meilleures décisions : voilà comment on peut résumer les objectifs du corps arbitral de la MLS en 2016. Sa tâche n’est pas toujours aisée puisqu’il doit suivre le rythme d’un championnat qui progresse à la vitesse de l’éclair saison après saison.