Ligue des champions : un carré d’as 100% mexicain

Paul Aguilar and Andreas Ivanschitz - Club America vs. Seattle Sounders, CCL - 3/2/2016

Le bilan est lourd mais réel : aucun des quatre clubs américains en lice lors des quarts de finale de la Ligue des champions n’a réussi à se qualifier pour le tour suivant, tous étant éliminés par un adversaire mexicain. Seattle a pourtant mené à l’America Mexico avant de s’y incliner 3-1, alors que Salt Lake a longtemps pu croire à la remontée face à Tigres mais a finalement dû concéder le partage 1-1.


Après avoir concédé le nul 2-2 à l’aller, Seattle était quasiment obligé de gagner au stade Azteca, antre de l’America Mexico. Gagner ne veut pas dire se précipiter, et pendant 41 minutes, l’équipe, bien que dominée, a fait preuve de patience sans paniquer. Restait à être efficace au bon moment, ce qui est arrivé quand Valdez a poussé Pablo Aguilar à marquer contre son camp. Jusque là, tout était parfait. Mais comme au match aller, Seattle a été incapable de gérer son avance, et a encaissé deux buts dans les instants qui ont suivi. La deuxième mi-temps n’avait repris que depuis cinq minutes, et le marquoir affichait déjà 3-1. Les trois buts de l’America venaient tous de centres et d’actions sur lesquelles Seattle avait laissé son adversaire poser son jeu. Bel et bien titulaire alors qu’on l’annonçait blessé, Sambueza a été le bourreau de Seattle. La messe était dite, score final 3-1 (résumé vidéo). Cette élimination n’empêche pas Sigi Schmid de constater que les Mexicains doivent puiser de plus en plus profond dans leurs réserves pour venir à bout de leurs adversaires jouant en MLS.


Au moins, par rapport aux rencontres de la veille, il y avait eu de l’espoir. Ce n’était rien en comparaison du scénario du match à Salt Lake, bien géré par l’équipe locale qui a poussé Tigres dans ses derniers retranchements mais a finalement concédé le nul 1-1 (résumé vidéo). Emmené par un Martinez dans tous les bons coups, Salt Lake a ouvert la marque en milieu de première mi-temps sur un but de Plata, avant de complètement mettre son adversaire hors d’état de nuire et de se créer une multitude d’occasions. Movsisyan, qui a tiré sur la transversale alors qu’il était devant le but vide, et Morales, qui a raté un penalty provoqué par Martinez, se mordent encore les doigts d’avoir laissé passer la montre en or. Alors que le suspense était encore haletant, Gignac a égalisé sur un contre dans les derniers instants et scellé le sort de ce quart de finale. Aussi déçu que ses joueurs, Jeff Cassar insistait sur le fait que son équipe ne manquait pas de rythme et était très fier du jeu produit. De quoi insuffler beaucoup de confiance à une équipe que les observateurs ne voient pas jouer les premiers rôles en championnat.


Le bilan de ces quarts de finale est simple : les quatre clubs américains ont été éliminés, ils ont tous été tenus en échec à domicile et se sont inclinés par au moins deux buts d’écart au Mexique. Une nouvelle fois, donc, les Mexicains s’élimineront entre eux. Pour rappel, depuis la réforme de la compétition en 2008, ils n’ont trébuché face à un club étranger qu’à six reprises.


Il a fallu attendre 2012 pour que ça se produise une première fois, grâce aux surprenants guatémaltèques de Xelajù qui ont éliminé Guadalajara lors de la phase de groupes, alors que quelques mois plus tard, Seattle battait Tigres en quart de finale. L’année suivante, Alajuelense battait l’America Mexico deux fois et l’empêchait de sortir de son groupe. La saison 14/15 a été particulièrement difficile pour les Mexicains, avec les éliminations en phase de groupes de Cruz Azul, par Alajuelense, et de Leon, par Herediano, avant que Montréal ne sorte Pachuca en quart de finale. Cette saison est donc la première en quatre ans lors de laquelle leur domination est redevenue sans partage.