Mondial féminin : les difficultés des unes illustrent les progrès des autres

Mondial féminin : les difficultés des unes illustrent les progrès des autres -

Le premier tour du Mondial féminin a pris fin ce mercredi, l’heure du premier bilan a donc sonné. Si les têtes de série ont toutes remporté leur groupe, aucune n’a eu la vie facile. Certaines d’entre elles peuvent mieux faire, mais ce n’est pas forcément la raison principale de leurs difficultés.


Ainsi, le Japon, champion du monde en titre, a gagné ses trois premières rencontres par le plus petit écart, et pas toujours sans peine. Le Brésil a également réalisé un 9/9 mais n’a guère convaincu pour venir à bout d’adversaires modestes dans un groupe théoriquement très facile. La France s’est fait surprendre par la Colombie, qui n’avait encore jamais gagné de match de Coupe du monde, et a terminé en tête de son groupe non sans une grosse frayeur. La Suède, qui aurait pu être tête de série, n’a pas gagné un seul match, dans un groupe difficile où les États-Unis ont battu le Nigeria de justesse en jouant pourtant 20 minutes à onze contre dix. Sur ses terres, le Canada a été accroché tant par la Nouvelle-Zélande que par les Pays-Bas. Même l’Allemagne, grandissime favorite, a perdu des plumes.


La Fifa a décidé que cette année, 24 équipes, au lieu de 16, participeraient au Mondial féminin. Une décision qui, en son temps, avait fait grincer de nombreuses dents, par crainte d’un manque de compétitivité du premier tour. Il y a quatre ans, par exemple, le partage du Mexique face à l’Angleterre était l’exception d’une règle voulant que les « petits » n’aient pas voix au chapitre.


Longtemps, le soccer féminin a été l’apanage d’une poignée de nations (Allemagne et États-Unis en tête, avec à leur suite, Brésil, Norvège et Suède, voire Chine ou Canada). L’émergence de la France et du Japon est récente. C’est surtout derrière qu’il y avait un énorme trou, avec peu de nations dans le « subtop » (Australie, Corée du Nord, Angleterre, et c’était à peu près tout), les autres faisant au mieux légère illusion, mais se cantonnant généralement à un rôle de faire-valoir.


S’il y a une leçon que l’on peut tirer de ces premières semaines de Coupe du monde, c’est que la situation évolue, et évolue même très vite et à grande échelle. Certes, la Côte d’Ivoire et l’Équateur ne semblaient pas à leur place dans ce gratin mondial, mais d’autres nations que l’on n’aurait pas vues en restant à 16 équipes ont fait mieux que tirer leur épingle du jeu.


L’Asie, qui n’avait que trois représentants auparavant, a vu quatre de ses cinq équipes (Japon, Australie, Chine et Corée du Sud) se qualifier pour le deuxième tour. Le modeste Costa Rica n’a perdu qu’un match, dans les dernières minutes contre le Brésil, et était encore qualifié à quelques minutes de la fin de sa dernière rencontre. Pour leur première participation au tournoi, le Cameroun, la Suisse et les Pays-Bas ont livré de belles performances leur valant une place au deuxième tour après avoir rendu la vie difficile à des adversaires placés bien plus haut dans la hiérarchie.


Les traditionnelles Abby Wambach, Christine Sinclair, Marta, Nadine Angerer, Camille Abily, Aya Miyama et Lotta Schelin doivent faire de la place à leurs côtés pour des individualités venues de nations moins cotées, comme la Colombienne Lady Andrade, la Costaricienne Shirley Cruz, l’Espagnole Veronica Boquete, la Camerounaise Gaëlle Enganamouit ou les Néerlandaises Mieke Martens et Manon Melis.


Alors, oui, peut-être que dans la suite du tournoi, la logique sera respectée. Peut-être que nous aurons des quarts de finale Chine - États-Unis, Allemagne - France, Brésil - Japon et Norvège - Canada, opposant huit des neuf pays à avoir atteint un jour les demi-finales du Mondial féminin. Mais même dans ce cas, il ne faudra pas occulter les progrès des autres nations. Les ténors traditionnels ne peuvent plus se reposer sur leurs lauriers qu’ils devaient souvent à la seule plus grande popularité du soccer féminin dans leur pays. Cette époque est révolue, et c’est tant mieux !

PROGRAMME DES HUITIÈMES DE FINALE (heure de Montréal)

Samedi 20 juin
16h00 : Allemagne - Suède
19h30 : Chine - Cameroun

Dimanche 21 juin
13h00 : Brésil - Australie
16h00 : France - Corée du Sud
19h30 : Canada - Suisse

Lundi 22 juin
17h00 : Norvège - Angleterre
20h00 : États-Unis - Colombie

Mardi 23 juin
22h00 : Japon - Pays-Bas