Charles Eloundou compte surmonter les obstacles un à un

Charles Eloundou compte surmonter les obstacles un à un -

Arrivé à Colorado en janvier 2014, Charles Eloundou (20 ans) entame sa deuxième saison en MLS. Présent lors de 11 rencontres - dont 4 comme titulaire - l’an dernier, le jeune attaquant a pour objectif de jouer davantage, et de marquer plus. Mais les obstacles en travers de son chemin ne manquent pas. Il en a parlé avec notre collègue Marco Cummings, basé à Denver.


Le Camerounais a d’abord dû faire face à des problèmes administratifs. « J’ai dû renouveler mon visa pour revenir ici, explique-t-il. Ce ne fut pas chose facile. Le club avait envoyé une lettre de recommandation à l’ambassade, mais le rendez-vous a pris du temps. Il a été fixé un mois plus tard, alors que Colorado était déjà en préparation de la saison, et moi j’étais en attente… C’était difficile. Ce n’était même pas un problème de papiers ou avec la Fédération. Seulement un problème de rendez-vous à l’ambassade que je devais attendre. »


S’il n’a pas eu le choix de patienter, ses coéquipiers, eux, peaufinaient leur forme. Quand il a enfin pu les rejoindre, Eloundou affichait un retard de condition. Pour le résorber, et pour lui permettre d’obtenir du temps de jeu, il a été envoyé à Charlotte, équipe satellite de Colorado évoluant en USL. « J’étais très content d’être à Charlotte car il y a vraiment des gens adorables là-bas. J’ai travaillé dur et ils m’ont accueilli comme un des leurs. En plus, le coach (Mike Jeffries, NdlA) m’aimait bien et on avait beaucoup de choses en commun, c’était facile pour moi. »


Depuis son retour en sol américain, Eloundou n’a pas seulement dû travailler pour avoir 90 minutes dans les jambes. On l’a aussi souvent vu fréquenter les salles de musculation. « Pendant la préparation de la saison, le préparateur physique m’a dit que j’avais besoin de prendre du volume corporel. C’est désormais chose faite : je me sens bien physiquement, et je continue de travailler dur pour ça. Je me sens 100% en forme, j’attends que l’entraîneur me fasse jouer pour lui montrer que je suis prêt. »


L’entraîneur, ce n’est plus Jeffries, mais bien Pablo Mastroeni. En effet, depuis le 22 avril, l’attaquant a réintégré l’effectif de l’équipe première après avoir « justifié la confiance accordée pour retrouver le rythme de match, et mérité le droit de revenir dans l’effectif », pour reprendre les propos du directeur technique, Paul Bravo.


Dès son arrivée, il a dû se mettre au diapason des autres attaquants, à qui Mastroeni impose beaucoup de travail défensif. Une demande qu’il ne considère pas contre nature. « Pour moi, le système du coach est bon : c’est lui qui est bien placé pour voir ce qu’il faut tactiquement pour l’équipe. Nous, les attaquants, nous faisons ce qu’il nous demande de faire, simplement notre travail, et ça ne me dérange pas. Un joueur doit d’abord travailler défensivement avant de s’impliquer offensivement. Ça nous permet de jouer en contre-attaque. Dès qu’on récupère le ballon, on va vers l’avant rapidement. »


Désormais, Eloundou doit composer avec une concurrence nouvelle : celle d’attaquants qu’il côtoyait déjà l’an dernier, comme Gabriel Torres, mais aussi l’Argentin Luis Solignac, fraîchement transféré, ou encore Dominique Badji, un jeune Sénégalais arrivé en début d’année. Et si cette concurrence se transformait en complicité pour constituer une paire africaine en attaque ? « Badji, je ne le connaissais pas. Mais vous savez, nous les Africains, on se sent bien quand on a un “frère”. Et Badji vient du Sénégal, où on parle aussi français, alors c’est plus facile pour moi de communiquer avec lui. » Imaginez ce duo face à New York et un partenariat Ronald Zubar - Damien Perrinelle… On vous a déjà dit qu’on parlait de plus en plus français dans les équipes américaines de MLS ?


Bon, avant d’en arriver là, l’ancien avant de Coton Sport doit jouer davantage. Depuis son retour en équipe première, il a été confiné à deux montées au jeu d’un quart d’heure en fin de match. Il n’en demeure pas moins ambitieux. « Mon objectif est de jouer le plus de matchs possible, d’accumuler de l’expérience pour l’avenir, et de marquer dix buts ou plus. Je n’ai pas beaucoup marqué avec Charlotte, mais je crois qu’avec le temps et la confiance, ça va venir. »


Ça, ce n’est qu’une première étape. Car à terme, celui qui a défendu les couleurs de son pays chez les espoirs et goûté à une sélection chez les A aimerait porter à nouveau le maillot des Lions indomptables. « Je suis en contact avec quelques dirigeants, mais c’est à moi d’avoir du temps de jeu ici pour qu’on me convoque en équipe nationale. J’ai des objectifs et c’est pour ça que je travaille dur, pour être appelé à représenter mon pays. »