« À deux matchs du Mondial des clubs »

« À deux matchs du Mondial des clubs » -

Hier soir, Montréal a donc réussi à se qualifier pour la finale de la Ligue des champions. Battu à Alajuelense 4-2, il passe grâce à sa victoire 2-0 du match aller et ses deux buts marqués à l’extérieur.


Je ne vous raconterai pas le match en détails, vous pouvez en lire des résumés un peu partout, et vous l’avez, je l’espère, certainement vu ! Pour en savoir plus sur les prestations individuelles, consultez le bulletin de notes décerné par Patrick Leduc.


Les supporters des bleu, blanc, noir ont eu de fortes émotions en voyant leurs favoris passer dans des circonstances difficiles. Celles sur le terrain leur ont rappelé le cauchemar de Santos Laguna, et l’ont peut-être même effacé des antres de leur inconscient. Mais il y avait aussi une ambiance dans les tribunes avec laquelle peu de joueurs étaient familiers.


Parmi les exceptions, Laurent Ciman, qui a connu quelques enfers depuis le début de sa carrière, et a pu dispenser de judicieux conseils à ses coéquipiers. « Je leur ai dit de jouer leur football et de faire abstraction de l’extérieur. Et que s’ils sont là et si l’entraîneur leur fait confiance, c’est qu’ils ont des qualités », expliquait le défenseur belge.


Après la douche, la liesse s’était dissipée chez les vainqueurs. Oui, les joueurs étaient évidemment très heureux, mais ils étaient également marqués par un match difficile, et reconnaissaient d’ailleurs qu’il leur restait beaucoup de travail. « On est rentré, on a laissé dégager toute l’énergie qui restait en fin de match parce qu’on avait beaucoup de tension. Tout le monde était vraiment heureux », raconte Patrice Bernier, sur l’entrée au vestiaire juste après le match.


C’est que la rencontre a été faite de hauts et de bas pour l’Impact, qui a vacillé entre contrôle, énormes frayeurs et moments d’égarement qui auraient pu coûter cher. Comme les incessants gains de temps de Bush. Ou quand, à la demi-heure, Soumare a agrippé la tignasse de McDonald et l’a tirée fermement. « Quand vous venez ici, dans le jeu, vous prenez beaucoup de coups. Mais c’est à moi d’être intelligent. Je n’avais pas à faire ça », reconnaissait après coup l’arrière central.


Les Montréalais ont dû attendre la fin pour savoir si, de leur point de vue, les scènes qui se jouaient au stade Alejandro Morera Soto étaient celles d’un film d’horreur ou d’un thriller. Les frayeurs ont été nombreuses mais à la fin, c’est le vainqueur de la Coupe du Canada qui s’est imposé, devenant par la même occasion le premier représentant de son pays à atteindre la finale de la compétition.


« Ça fait vraiment plaisir, se réjouissait Soumare. On a l’impression qu’on ne s’en rend pas encore trop compte, mais on a fait quelque chose de gros. On sait que si on continue comme ça, on peut faire quelque chose de très spécial. » Ce quelque chose de très spécial, ce serait, dans un premier temps, devenir champion de la Concacaf. Un titre qui ne ferait pas tache malgré les déboires de l’équipe en championnat depuis un an et demi.


Un succès qui serait aussi le prélude à une nouvelle grande aventure. « La manière n’est pas toujours jolie, mais au moins on va en finale. Il y aura deux matchs… et on sait qu’on est proche de la Coupe du monde des clubs », déclarait ainsi Bernier. Il ne fait aucun doute que les joueurs se verraient bien aller au Japon en décembre prochain. À eux de valider leur billet, en battant le vainqueur du duel Herediano - America Mexico.