Ligue des champions : l'histoire source d'espoirs pour Montréal et DC United

Ligue des champions : l'histoire source d'espoirs pour Montréal et DC United -

Montréal et DC United joueront cette semaine leur match aller en quarts de finale de la Ligue des champions : le vainqueur de la Coupe du Canada 2014 se déplacera chez les Mexicains de Pachuca, alors que la lauréat de la Coupe des États-Unis 2013 jouera à Alajuelense, au Costa Rica.


Si le passé n’est pas garant de l’avenir et qu’il faut remettre chaque rencontre dans son contexte, voilà néanmoins quelques données tirées des dernières phases à élimination directe (donc pas de feu le tour préliminaire) depuis que la Coupe des champions est devenue Ligue des champions en 2008.


On en est à la septième saison de cette formule, où il y a donc eu 42 duels à élimination directe, puisque ceux-ci commencent au stade des quarts de finale, tous joués en matchs aller-retour, y compris les finales. Des 48 équipes encore en lice à ce moment-là, 22 étaient mexicaines, 12 américaines, 3 costariciennes, 3 honduriennes, 2 canadiennes, 2 panaméennes, 2 guatémaltèques, 1 salvadorienne et 1 caribéenne. Ont franchi ce tour pour se retrouver dans le carré d’as, 17 représentants du Mexique, trois des États-Unis, deux du Costa Rica, un du Canada et un des Caraïbes. Quant aux 42 duels, ils se sont terminés par 34 qualifications mexicaines, quatre américaines, deux costariciennes, une canadienne et une caribéenne.


C’est dire si la domination mexicaine est imposante. Des chiffres qui auraient pu être encore plus impressionnants si en 2011, les Mexicains ne s’étaient pas éliminés entre eux, puisqu’ils se sont tous affrontés en quarts de finale, avant que les rescapés n’en décousent en demi-finale, laissant l’autre moitié de tableau complètement libre à leurs adversaires des autres pays. Un an plus tôt, c’était le contraire : les quatre clubs mexicains en lice en quart de finale s’y étaient alors déjà débarrassés de tous leurs concurrents étrangers dès ce moment-là.


Au total, il aurait pu y avoir 24 équipes mexicaines en quarts de finale. Elles n’étaient donc que deux à ne pas avoir franchi le premier tour avant cette saison. Premiers à avoir réussi l’exploit de barrer la route à un mastodonte, les guatémaltèques de Xelajù il y a deux ans avaient terminé en tête de leur groupe à égalité de points avec Guadalajara, qu’ils avaient battu 1-0 et où ils avaient perdu 2-1. L’an dernier, Alajuelense (adversaire de DC United jeudi) avait fait mieux encore en battant l’America Mexico 1-0 et en allant y gagner 0-1. Cette saison, pour la première fois, deux clubs mexicains ont chuté en phase de groupe, et leurs tombeurs sont deux clubs costariciens : Alajuelense a fini devant le tenant du titre Cruz Azul (avec qui il a partagé l’enjeu 1-1 à deux reprises) et Herediano a devancé Leon (qu’il a battu 2-1 et où il a partagé 1-1).


Le reste du temps, les Mexicains se sont généralement éliminés entre eux. En fait, en six saisons, il n’y a eu qu’une seule exception : lors de la saison 12/13, Seattle a sorti Tigres UANL en quart de finale (photo). Après avoir perdu 1-0 au Mexique, les hommes de Sigi Schmid se sont imposés 3-1 au retour. Les Mexicains étaient bien partis en championnat et ont joué le match aller, chez eux, avec leur équipe-type quasiment au complet. À Seattle, ils ont en revanche aligné un seul titulaire habituel, trois joueurs aux portes du onze de base, et une moitié d’équipe composée d’éléments ayant à peine joué en championnat. Ça ne les avait pas empêchés d’ouvrir la marque. Mais, réduits à dix juste avant la pause, ils ont encaissé trois buts en deuxième mi-temps.


Outre cet exploit, les trois autres qualifications américaines ont été celles du LA Galaxy contre Herediano il y a deux ans, ainsi que le beau parcours de Salt Lake en 2011, avec des victoires contre Columbus en quart de finale puis contre Saprissa en demi-finale. Au tour précédent, les Costariciens avaient éliminé Olimpia (Honduras). Un deuxième club du Costa Rica s’est hissé en demi-finale : Alajuelense, après avoir éliminé Arabe Unido (Panama) en quart de finale, s’est fait barrer la route de la finale par Toluca l’an dernier. Le bilan États-Unis - Costa Rica est nettement en faveur des Américains, qui se sont imposés deux fois, en jouant une fois le match retour à domicile, l’autre en déplacement.


Quant au parcours printanier des Canadiens, il est composé de deux volets : l’élimination de Montréal par Santos Laguna il y a six ans en quart de finale, et celle, par le même adversaire, de Toronto en demi-finale trois ans plus tard, non sans avoir sorti le LA Galaxy au tour précédent en gagnant le match retour sur le terrain de l’équipe de David Beckham.


Le duel entre Pachuca et Montréal sera donc le troisième affrontement canado-mexicain après l’hiver. Le club mexicain, qui jouait chaque fois le match retour à domicile, s’est toujours imposé. Les Mexicains ont aussi rencontré douze fois une équipe américaine de MLS. La seule qui est arrivée à causer une surprise est donc Seattle. En raison des résultats des tours précédents, les clubs du sud du Rio Grande avaient aussi réussi à se mettre en bonne position leur permettant de jouer le match retour à domicile. Il n’y eut que deux exceptions : le match Tigres UANL - Seattle, ainsi que la finale 2011 entre Monterrey et Salt Lake. L’aller s’est terminé par un partage 1-1 chez une équipe de Monterrey qui alignait son cinquième match de suite sans victoire. Une série qui s’est arrêtée à sept, avant que les Mexicains ne s’imposent 0-1 dans l’Utah pour remporter la Ligue des champions. Lors d’aucun des deux matches, Monterrey n’avait laissé ses titulaires au repos.


L’avantage du terrain semble souvent jouer un rôle indéniable. Les chiffres confirment cette impression : des 42 duels, 30 ont été remportés par l’équipe qui jouait le match retour à domicile. Il y a donc 12 exceptions. Pour la moitié d’entre elles, ce sont des clubs mexicains qui se sont éliminés entre eux. Parmi les autres clubs à jubiler devant les supporters adverses, nous avons déjà évoqué Salt Lake à Saprissa, Monterrey à Salt Lake et Toronto au LA Galaxy. Les trois derniers sont les Puerto Rico Islanders (à Marathon), Saprissa (à Olimpia) et Alajuelense (à Arabe Unido). Cela revient à dire que seulement six clubs ont émergé en jouant le match retour à l’étranger (en 27 occasions puisqu’il faut évidemment éliminer les duels entre formations du même pays). Le bilan des 84 rencontres est aussi sans appel : 49 victoires de l’équipe jouant chez elle, 20 succès visiteurs et 15 nuls.


Il est difficile de juger quel résultat au match aller est suffisant pour se mettre à l’abri tant il y a des divergences de niveau et tant les Mexicains ont pu retourner des situations à leur avantage chez eux. Cependant, jamais en six ans et 42 rencontres, le match retour ne semblait futile, sauf peut-être lorsque les Mexicains commençaient par gagner sur le terrain d’un adversaire étranger. Un seul match aller s’est terminé par trois buts d’écart, la victoire 3-0 de Monterrey contre Pumas en 2011. Il convient aussi de dire qu’il y a généralement peu de buts à l’aller. Lors des deux dernières saisons, on a eu un match avec quatre buts, un autre avec trois, un partage 1-1, sept victoires par le plus petit écart et quatre nuls blancs.


Il y a donc des chances pour que Montréal réussisse le meilleur résultat d’un club canadien au Mexique lors de la phase à élimination directe, après sa défaite douloureuse 5-2 à Santos Laguna (il avait gagné 2-0 à l’aller) et celle 6-2 de Toronto au même endroit (après un nul 1-1 en Ontario). Et penser que les espoirs de qualification des Québécois seront encore élevés mercredi matin n’a rien d’utopique. L’ampleur de la tâche DC United est bien différente, même si aucun club américain n’a encore gagné au Costa Rica dans ces rencontres cruciales, puisque le LA Galaxy a partagé l’enjeu 0-0 à Herediano alors que Salt Lake s’est incliné 2-1 à Saprissa. Les deux représentants de MLS se sont toutefois qualifiés grâce à leur victoire chez eux.


L’issue des chapitres précédents de l’histoire nous donne une idée des difficultés qui attendent les deux clubs de MLS en lice cette semaine et la semaine prochaine. Toutefois, ce sont Montréal, DC United et leurs adversaires respectifs qui écriront les prochains. Ils s’annoncent passionnants, ne les manquez pas !