Saison 2014 : les favoris

Saison 2014 : les favoris -

Si vous avez écouté notre émission Coup Franc de présentation du championnat, vous aurez remarqué que six favoris se dégagent des pronostics de début de saison. Ce sont également les six clubs qui occupaient les six premières places à l’issue de la saison régulière en 2013. Alors, quel visage auront-ils en 2014 ?


SEATTLE

La seule équipe de la liste vraiment mécontente de sa saison 2013 : et pour cause, l’effondrement final a été spectaculaire. Changer l’entraîneur ou les joueurs ? La direction a tranché et maintenu sa confiance en Sigi Schmid alors que Gspurning, Rosales, Eddie Johnson et Hurtado, autant de titulaires indiscutables, sont partis. Le renouveau est censé naître des arrivées de Frei (gardien remplaçant à Toronto où il avait cependant montré de belles choses), Marshall (défenseur central venu de Columbus qui a une excellente réputation auprès des observateurs américains), Anibaba (qui jouera à ses côtés après avoir contribué à l’éclosion de Berry à Chicago), Pappa (ailier gauche revenu d’Heerenveen qui fut naguère une vedette à Chicago) et Cooper (attaquant très complet, passé à côté de son sujet l’an dernier à Dallas après une brillante saison 2012 à New York).


La rapidité de leur intégration déterminera le bon départ de l’équipe et celui-ci risque d’être d’une importance capitale. L’impatience est manifeste à Seattle, et à la moindre baisse de régime, le siège de Schmid risque de devenir éjectable. Intégrer tout ce beau monde demandera du temps, mais la pression qui règne au club en ce moment n’est pas propice à la stabilité. L’entraîneur devra aussi gérer un compartiment offensif où les stars Dempsey et Martins ne sont pas toujours en forme. Si physiquement, les défenseurs ne sont pas à leur mieux en ce début de saison, les résultats de la préparation ont toutefois été encourageants.


LA GALAXY

Ce gros nom de la MLS a été moins souvent à la une de l’actualité que d’habitude l’an dernier. Un départ raté, pas de troisième Coupe MLS consécutive, et voilà qu’on parle davantage des autres. Cette saison, ça risque d’être différent. Il faut dire qu’il y a un an, le départ de Beckham cachait quelques ratés, qui ont été corrigés au sein d’une équipe qui a préparé sa saison 2014 à l’écart, avec également un œil sur la Ligue des champions. Ainsi, le gardien Penedo, arrivé l’été dernier, gagne des points alors que son prédécesseur en perdait. Donovan a commencé la préparation avec les autres au lieu d’être en « période de réflexion ». Keane a eu le temps de se reposer et de régler des pépins physiques.


L’Américain et l’Irlandais sont les deux vedettes de l’équipe. Sur le terrain, ils se trouvent les yeux fermés. Sauf que voilà : les entraîneurs adverses commencent à trouver la parade, ce qui force Bruce Arena à changer ses plans. D’où les arrivées des attaquants Friend et Samuel, pour laisser plus de latitude aux joueurs désignés en donnant davantage de travail aux défenseurs dont la tâche sera également compliquée par le suédois Ishizaki, un pur ailier, et Zardes, que beaucoup voient devenir la révélation de la saison. Derrière, on note peu de changements, même si le départ de Franklin en a surpris certains, mais le club ne l’a pas retenu, ayant des solutions de rechange. Les observateurs californiens parlent aussi de la fragilité psychologique d’une équipe sur laquelle la Coupe du monde pourrait avoir des séquelles.


SALT LAKE

Jason Kreis est parti, tous les autres sont restés : hormis l’entraîneur, il n’y en effet eu ni renfort ni départ majeur dans l’équipe désormais dirigée par Jeff Cassar. L’ancien adjoint connaît ses troupes, et on aura droit aux mêmes tactiques avec les mêmes hommes… qui ont tous un an de plus. Ce qui pèse dans la balance pour une équipe dont les deux tiers des titulaires sont des trentenaires accomplis. Parmi eux, Beckerman et Morales, qui forment possiblement le meilleur duo dans l’axe de l’entrejeu en MLS : le premier protège non seulement sa défense comme nul autre mais est également un excellent passeur, le second est un n°10 comme les aiment les puristes. Deux des vedettes de l’équipe avec le gardien Rimando et l’attaquant Saborio.


L’année passée, Salt Lake était un vrai bulldozer offensif et a surpassé les attentes (presque tout le monde prévoyait une année de transition), qui seront forcément élevées cette saison aussi. Le problème majeur, à gauche de la défense, n’a pas été résolu. Les jeunes, qui se sont mis au niveau de leurs aînés en 2013, devront confirmer car ce sera très bientôt à eux de porter cette équipe. Si Cassar veut permettre à ce groupe, formé de longue date et habitué des finales presque toutes perdues, d’enrichir son palmarès, il doit viser les résultats immédiats. S’il fait preuve des mêmes qualités que Kreis, il peut y parvenir.


PORTLAND

Même si elle ne fait pas l’unanimité, il faut reconnaître que bien du monde est tombé sous le charme de la formation de Caleb Porter la saison dernière, au point d’un faire un favori pour décrocher le Supporters Shield cette année (c’est le nom qui revient le plus souvent avec Kansas City). Quand on en regarde sa composition de plus près, on se rend compte qu’il y a deux sortes de joueurs. D’abord, les vedettes dont tout le monde parle, à commencer par Valeri, box to box moderne dont la moindre baisse de régime peut affecter toute l’équipe, le Canadien Will Johnson, régulateur de l’entrejeu et auteur de coups francs spectaculaires, et Nagbe, dont le talent est souvent souligné même s’il ne s’exprime pas à son plein potentiel.


Et puis, il y a les nombreux hommes de l’ombre, bien plus efficaces et importants qu’il n’y paraît. Wallace en a été le parfait exemple la saison dernière, et il est blessé pour plusieurs mois. Sans réelle vedette, l’arrière-garde était une des plus solides de la compétition : elle a perdu Jean-Baptiste, remplacé par l’Argentin Paparatto qui doit aider à combler les problèmes défensifs sur phases arrêtées. Devant, Ryan Johnson est parti, remplacé numériquement par un autre Argentin, Fernandez, possible ailier gauche pendant qu’Urruti sera en pointe. Cette équipe n’a pas de vrai buteur, mais c’est peut-être le seul point d’interrogation (sauf pour les détracteurs du gardien Ricketts) au sein d’un collectif dont Porter gère les moindres détails afin de lui donner un rendement optimal.


KANSAS CITY

Très solide durant la saison régulière, vainqueur de la Coupe MLS et un seul départ, celui du gardien Nielsen : le Sporting ciel et marine a tout ce qu’il faut pour jouer les premiers rôles cette saison. Les deux interrogations majeures sont à chaque extrémité du terrain. La retraite du portier danois, capitaine surnommé le puma, laisse un héritage lourd à porter : Kronberg, qui n’a joué que cinq rencontres en huit saisons au club, reçoit sa chance, mais fera face à la concurrence de Gruenebaum, très solide gardien venu de Columbus. En pointe, le joueur désigné Bieler a perdu son statut de titulaire au profit de Dwyer, qui doit confirmer les progrès montrés à son retour d’Orlando en fin de saison dernière.


L’entrejeu est emmené par Zusi, joueur offensif très polyvalent dont les centres et coups de pied arrêtés tranchent les défenses. Il a été renforcé par le milieu droit Zizzo, qui semble déjà parfaitement intégré, ce qui rend ce secteur encore plus dangereux, et la menace sera omniprésente si Feilhaber parvient à être régulier à son meilleur niveau. Derrière, les défenseurs se connaissent parfaitement, même si Colin, Sinovic et Myers pâtiront de l’absence de Besler pendant la Coupe du monde. Déjà la plus solide de la série, cette arrière-garde sera presque infranchissable si elle réapprend à défendre sur les pertes de balle comme en 2012. Certes, il y a quelques interrogations, mais y avoir des réponses positives relève plus du réalisme que de l’utopie et permettrait au groupe de Peter Vermes d’endosser et de justifier le rôle de grandissime favori.


NEW YORK

On ne change pas une équipe qui gagne. Alors quand elle termine en tête du classement général, ce qu’elle attendait depuis 1996, vous pensez ! Bon, il y a quand même eu quelques transferts entrants et sortants, mais en quantité négligeable par rapport aux habitudes du club, qui pour une rare fois mise sur la continuité. L’équipe n’a rien perdu de ses qualités offensives, une stabilité de bon augure, tout comme les jeunes qui s’aguerrissent. Les vedettes Henry et Cahill seront toujours les fers de lance. Le poids des années ne ralentit pas le Français qui est aussi efficace devant le but que pour offrir des passes décisives à ses coéquipiers. Quant à l’Australien, qui sera à la Coupe du monde, il joue bien mais est aussi une menace permanente sur les ballons aériens. Ils sont soutenus par des joueurs qui n’ont pas le statut de vedette mais ont haussé leur niveau l’an dernier pour amener New York au sommet : les Steele et autre Alexander devront s’y maintenir pour que l’équipe en fasse autant.


Il y a quand même quelques nouveaux visages en défense : l’arrière droit Eckersley (qui doit compenser le départ de Barklage, un des deux titulaires qui n’est plus là, l’autre étant Holgersson), le défenseur central espagnol Armando, qui a joué pour l’équipe B de Barcelone, et le jeune international camerounais Oyongo, qui devrait surtout pallier l’absence de l’arrière gauche Miller durant la Coupe du monde. Mike Petke devra aussi instaurer plus de discipline derrière. Dans l’ensemble, New York est du même niveau que la saison dernière : son classement dépendra peut-être davantage de l’amélioration de ses concurrents.